(source: http://www.ac-versailles.fr/etabliss/clg-la-bruyere-osny/lucie_aubrac.htm)
Lucie Aubrac: le choc de l'histoire.
Lucie Aubrac est née le 29 juin 1912, et son mari Raymond le 31 juillet 1914. La vie de cette fille de maraîchers semble marquée du sceau du refus et de la quête de liberté. Après de brillantes études qui la menèrent à passer avec succès le concours d'entrée à l'École Normale, elle se destine à devenir institutrice. Déjà, elle refuse l'uniforme et l'univers carcéral de l'internat et choisit, à 17 ans à peine, de s'installer à Paris et de gagner se vie en faisant la "plonge" dans un restaurant.
Son engagement militant de femme et de citoyenne la pousse à rencontrer de jeunes partisans communistes et à vendre des journaux contestataires. Pourtant, réfractaire à toute forme d'embrigadement ou de conformisme, elle refuse de suivre les cours de l'école de Moscou.
Les douleurs de son temps
Lucie Aubrac est une jeune femme durant l'Entre-Deux-Guerres, mais elle perçoit avec force les douleurs de son temps. Au contact de jeunes polonais, hongrois, roumains et allemands, elle prend conscience du danger du fascisme et de ses méthodes. Le choc est plus dur encore lorsqu'elle se rend en Allemagne à l'occasion des Jeux Olympiques de 1936 et y découvre les premiers ravages de l'antisémitisme nazi.
Les études
Parallèlement elle poursuit ses études, obtient son bac, deux certificats d'histoire et de géographie à la Sorbonne, puis l'agrégation d'histoire. Elle est alors nommée professeur à Strasbourg où elle rencontre Raymond Samuel, alors jeune ingénieur des Ponts et Chaussées. Mettant pour un instant les malheurs du temps de côté, les deux jeunes gens sortent, dînent, dansent et tombent amoureux.
La sinistre réalité
La guerre se charge pourtant de les rappeler à la sinistre réalité. En juin 1940, la France humiliée signe l'armistice avec Hitler et le gouvernement de Vichy ouvre la voie de la collaboration. Dans l'ombre et la clandestinité, une autre voie s'ouvre, celle de la Résistance, dont Lucie et son mari furent deux figures majeures.
Le refus de la défaite
Immédiatement, ils choisirent le refus de la défaite et s'engagèrent dans la Résistance à Lyon en contribuant à la création du mouvement Libération-sud. Raymond devint alors membre de l'état-major de l'armée secrète de Delestraint. Arrêté puis relâché le 15 juin 1943 par la milice, il fut à nouveau arrêté par la Gestapo le 21 juin 1943 à Caluire, avec Jean Moulin.
Une fois de plus, Lucie refusa de se soumettre et de laisser son mari entre les mains de tortionnaires. A la tête d'un commando armé, elle mène une opération militaire pour le faire libérer. Après le succès de cette opération, les deux époux quittèrent la France en février 1944 pour rejoindre De Gaulle à Londres, puis à Alger.
A la fin de la guerre, elle fut chargée de la mise en place des comités départementaux de libération, puis déléguée à l'Assemblée Consultative. Raymond devint le plus jeune commissaire de la République (1944-45) puis entra au ministère de la Reconstruction et s'occupa du déminage du pays (1945-1948)
Refusant de se servir de son passé d'héroïne de la Résistance pour faire une carrière politique, Lucie Aubrac reprit ses activités d'enseignante et de femme engagée, au Maroc et durant la guerre d'Algérie.