Soleil Nocturne Vivez sous l'occupation et dans la résistance en France de 1940 à 1944 |
| | Le Régime de Vichy | |
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Lossiel [Partie 1]
Nombre de messages : 217 Age : 47 Localisation : Reims Emploi : Bibliothécaire Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Le Régime de Vichy Ven 14 Juil - 20:08 | |
| Le Régime de Vichy 1940 – 1944
Le régime de Vichy découle de 3 facteurs clefs :
1. La défaite de la France, qui est un effondrement, sans précédent depuis le Moyen-Âge, de ce qui était le pouvoir dans ce lieu géographique de l'Europe occidentale. Jamais la France ne s'était trouvée dans une telle débâcle et de façon aussi soudaine. C'est un traumatisme énorme, qui reviendra sans cesse dans le discours de Vichy, et principalement sous la forme religieuse, la défaite de la France étant parfois vue comme une « sorte de Shoah » : une défaite provoquée par Dieu à cause des péchés commis par le peuple de France. Il y a là une sorte de masochisme que s'appliquent les Français, qui pensent ne pas avoir été à la hauteur du patriotisme qui convenait. Charles Maurras, évoquant le Blitzkrieg, parla de « divine surprise ».
2. Effectivement, ce fut une divine surprise pour Charles Maurras, mais surtout pour Philippe Pétain et Pierre Laval, qui voyaient là une occasion de prendre leur revanche sur la gauche, qui avait gagné les élections de 1937, après une campagne électorale qui avait divisé la France en deux. Et c'est ainsi que le régime de Vichy se veut la négation sincère de l'idéal républicain, construit entre 1870 et 1940, sur les traces de la révolution de 1789.
3. Enfin, les relations fascinantes, curieuses et surtout tumultueuses entre Philippe Pétain et Pierre Laval sont pour beaucoup dans le régime de Vichy. Ce sont en effet deux personnalités fort différentes : – Philippe Pétain jouit en 1940 d'une immense popularité, malgré ses 84 ans. On pourrait presque dire que le Maréchal Pétain a vécu 5 vies différentes : Né en 1856 dans une famille de paysans aisée du Nord de la France (ce qui implique qu'il reçoit une bonne éducation), en Artois, il a 14 ans quand Napoléon III est encore empereur. Il se prépare à une carrière militaire, commencée vers 1878 – 1879, quelques années après la proclamation de la République : il devient un militaire républicain. Jusqu'en 1917, il ne lui arrive pas grand chose : il gravit les différents échelons de la hiérarchie, et avant la Première Guerre mondiale, il est chargé d'enseigner à l'école de guerre. Il y fait preuve d'un esprit d'innovation, en prônant l'utilisation tout d'abord de l'artillerie, puis de l'infanterie, dont il était par ailleurs membre. Jusqu'alors, les fantassins éatient massivement utilisés dès le début. C'est un militaire classique, mais avec des idées. Ses élèves le surnomment « Précis le Sec », ce qui dénote une certaine hauteur de sa part. En 1914, le colonel Philippe Pétain était proche de la retraite. L'administration, pour lui offrir une retraite plus confortable, le nomma général. Et si la Première Guerre mondiale n'avait pas éclaté, il serait parti à la retraite. Durant la Première Guerre mondiale, très vite Philippe Pétain se fait reconnaître, et en 12 à 15 mois, il passe du commandement d'une brigade (soit 6 000 hommes) à un corps d'armée (soit 200 000 hommes). Ses chefs reconnaissent ses qualités de bravoure et de contact avec les soldats, et lui confient la défense stratégique de Verdun, en 1916. Il en est le vainqueur. Après Verdun, il devient un, puis le Commandant en Chef des forces françaises. En 1917, il aura à résoudre la crise de l'Armée française (mécontentement, désertions, mutineries... voir Un long dimanche de fiançailles, de Sébastien Japrisot). Il rétablit la discipline en dosant fermeté (412 condamnations à mort de soldats pour faiblesse face à l'ennemi ou désertion, et 55 exécutions) et compréhension. Pétain sort de la guerre en étant au fond le principal vainqueur de la Première Guerre mondiale, avec les deux autres maréchaux : Foch et Joffre. Ceux-ci sont déjà âgés, et ne tarderont pas à décéder. Il reste donc le seul Maréchal de France, sorte de symbole de l'Armée française. Pendant encore 10 ans, on va le charger de l'enseignement des cadres de l'Armée. Il y rencontrera ainsi une nouvelle fois Charles de Gaulle (qu'il avait déjà rencontré en 1912), venu parfaire sa formation. De Gaulle sera d'ailleurs membre du cabinet de Philippe Pétain de 1925 à 1927, et lui dédiera les deux livres qu'il écrit sur l'Armée à cette époque ( Le Fil de l'épée, en 1932, et Vers Une Armée de métier , en 1934), ce qui ne manque pas de piquant quand l'on connaît la suite de l'histoire. On retrouve ensuite Pétain homme politique. Le soir du 6 février 1934, lorsqu'Édouard Daladier renonce à former un gouvernement, Gaston Doumergue appelle Philippe Pétain pour faire partie de son gouvernement d'Union Nationale. Pétain devient ministre de la guerre, et y prendra vraisemblablement du plaisir. En 1936 arrive le Front Populaire, qui interrompt cette deuxième carrière, chez un homme qui a déjà 80 ans. Pétain est politiquement proche de la droite classique, modérée. Après la victoire de Franco en Espagne, la France décide d'envoyer un ambassadeur à Burgos. C'est Philippe Pétain qui assumera ce rôle. Après avoir été militaire puis homme politique, le voilà diplomate. Durant le Blitzkrieg, on retrouve de nouveau Pétain, qui revient au gouvernement en tant que numéro 2 du gouvernement de Paul Reynaud, aux places de vice-président du conseil et de ministre de la guerre. Le soir du 16 juin 1940, il devient le dernier président du conseil de la IIIe République. En quelques jours, sa quatrième vie commence. Le 10 juillet, il obtient les pleins pouvoirs, des pouvoirs exceptionnellement vastes, et nomme un dauphin. Sa cinquième (et dernière) vie commence en août 1944, quand il s'enfuit en Suisse, ou le 15 août 1945, jour où il est condamné à mort par la Haute-Cour de Justice, chargée de juger les dignitaires de Vichy collaborateurs. Pétain était rentré en France le 27 avril 1945, pour être jugé. Charles de Gaulle commuera sa peine en prison à vie. Philippe Pétain meurt 6 ans plus tard, en 1951, en détention sur l'île d'Yeu. Pour Pierre Laval, Pétain n'était qu'une « potiche » ou un « gâteux ». Pétain avait, entre 84 et 88 ans, de grands moments de lucidité et une envie de pouvoir, et des moments de faiblesse, où il était à la merci de son entourage. – Chez Pierre Laval aussi, il y a de nombreuses ambigüités, mais les contours du personnage sont plus nets, plus simples. Laval est né en 1883, d'un père boucher-cafetier dans le Puy-de- Dôme. Il a fait des études grâce à la République, et a étudié le droit à Paris, avant de devenir l'avocat de la SFIO. Il fréquente Jean Jaurès, jusqu'en 1914. Cette année-là, Jaurès est assassiné, mais surtout, la SFIO s'engage dans la politique d'« union sacrée » pour la guerre. Laval résiste, il est pacifiste, fidèle à l'idéal socialiste. Il est alors député de la Seine, d'Aubervilliers. Un second choc le prend à la gorge : la révolution bolchevique. Il n'accepte pas la prise du pouvoir en Russie par la minorité bolchevique de Lénine, car cela va à l'encontre de l'idéal socialiste. Progressivement, Pierre Laval évolue vers le centre, puis vers la droite modérée. Le pouvoir s'ouvre alors à lui, dans tous les gouvernements qui ne sont pas de gauche. Il mène une carrière politique brillante, étant de presque tous les gouvernements. Surtout, il est clairement le meilleur orateur de l'entre-deux-guerres, ainsi qu'un remarquable tacticien. Il n'hésite d'ailleurs pas à afficher sa supériorité intellectuelle, de même qu'un goût de parvenu pour le luxe et la propriété : il a une éternelle cravate blanche, et est devenu le châtelain de son village natal, Chateldon.
Dernière édition par le Ven 14 Juil - 20:25, édité 1 fois | |
| | | Lossiel [Partie 1]
Nombre de messages : 217 Age : 47 Localisation : Reims Emploi : Bibliothécaire Date d'inscription : 13/07/2006
| Sujet: Re: Le Régime de Vichy Ven 14 Juil - 20:09 | |
| I . Les grandes articulations
Le régime de Vichy n'est pas un tout. Il a une évolution dictée par des éléments extérieurs. On distingue 3 articulations chronologiques principales.
1. Pétain – Laval (juin 1940 – décembre 1940) C'est la période de mise en place du régime de Vichy, marquée par la rupture très précoce des relations avec la Grande-Bretagne, quelques jours à peine après l'armistice, sur le problème de la flotte de l'Armée française. Churchill ne voulait pas courir le risque de voir la flotte tomber aux mains des Allemands. L'essentiel de la flotte de l'Atlantique, stationnée à Brest, était venue s'installer près d'Alger, à Mers-el-Kébir. Le Royaume-Uni demande sa reddition, mais se heurte au refus de la France. Churchill fait alors bombarder la flotte française le 3 juillet 1940, faisant plus d'un millier de morts. Le régime de Vichy ressort alors des cartons le thème de l'anglophobie. Puis les pleins pouvoirs sont votés à Pétain. En septembre 1940, le régime de Vichy commence à rencontrer des difficultés avec son Empire colonial, dont des pays rejoignent la France Libre de Charles de Gaulle. De plus, l'Indochine est envahie par le Japon, qui y laisse cependant fonctionner l'administration française (elle ne sera — physiquement — supprimée qu'à la veille de la défaite japonaise). En octobre 1940, l'État Français prend consistance. Pétain est reconnu à l'étranger. Il prononce le 11 octobre un discours sur « L'ordre nouveau », qui pose les fondements idéologiques de Vichy. Le 24 octobre a lieu une entrevue, organisée par Pierre Laval, entre Adolf Hitler et Philippe Pétain, à Montoire. La poignée de mains des deux hommes, photographiée, créera un flottement en France. Cette période s'achève de façon presque burlesque, comme une opérette. Le 13 décembre 1940, on apprend que, brusquement, Pétain a fait arrêter à Vichy Pierre Laval, son dauphin désigné. Pétain lui reproche de mener une politique autonome sans l'en tenir informé. Le jour même, l'ambassadeur d'Allemagne à Paris envoit une colonne de blindés en zone libre, pour libérer Laval et l'emmener à Paris. Pétain n'a plus de successeur.
2. Pétain – Darlan (décembre 1940 – avril 1942) C'est la période durant laquelle on met en place les structures politiques et idéologiques de Vichy. On essaye en apparence de mener un double jeu avec l'Allemagne. C'est d'abord Pierre-Étienne Flandin qui succède à Laval, jusqu'en février 1941. Puis de février 1941 à avril 1942, c'est l'amiral Darlan qui devient le « dauphin » du Maréchal. L'amiral Darlan est un haut-fonctionnaire français, qui a mené dans l'entre-deux-guerres une politique visant à faire une force navale de première grandeur. En d'autres termes, il est le père de la marine française. C'est un technocrate conservateur, qui s'entend bien avec Pétain. En avril 1942, cette atmosphère de double jeu bascule : sous la pression du « Reich », l'ambassadeur allemand à Paris impose à Pétain Pierre Laval comme chef du gouvernement.
3. Laval – Pétain (avril 1942 – août 1944) Pétain aurait pu choisir de se retirer, mais il a préféré rester, car il avait, en demandant l'armistice le 17 juin 1940, « fait à la France le don de sa personne pour atténuer son malheur ». En Allemagne, il y a toujours 1,5 millions de prisonniers français, qui sont utilisés comme moyen de pression pour forcer Pétain à accepter le retour de Laval. Que ce soit Laval et pas un autre n'est pas étonnant : dès le début, dès juin 1940, il a évoqué le besoin d'une « politique de collaboration » avec l'Allemagne. Pierre Laval se nomme Président du Conseil. Il organise, avec le dignitaire nazi chargé de recruter de la main-d'oeuvre pour l'industrie allemande, le Gauleiter Sauckel, la « Relève », en juin 1942, qui devait permettre de fairepartir en Allemagne quelques 450 000 ouvriers français (avec un salaire correct). Le principe était qu'ils devaient servir de monnaie de change contre les prisonniers de guerre (qui sont, par ailleurs, correctement traités, comparés aux prisonniers soviétiques ou polonais) : 3 ouvriers contre 1 prisonnier libéré. Sauckel ne recrutait pas qu'en France, loin de là, mais dans toute l'Europe occupée. La Relève est volontaire. Mais ne marche pas. Quelques dizaines de milliers de travailleurs français feront le voyage, mais c'est tout. En février 1943 est ainsi imposé le Service du Travrail Obligatoire (STO) : tous les jeunes Français qui ont 20, 21 ou 22 ans doivent partir en Allemagne pour y travailler. Ceux qui ne partent pas n'ont pas de ticket d'alimentation, et deviennent hors-la-loi. Le 8 novembre 1942, c'est le débarquement allié en Afrique du Nord. En conséquence, les Allemands prennent possession de la zone « libre » et donc du reste du territoire. Il y a alors un durcissement du régime, avec notamment la création d'une police parallèle, la « Milice ». En août 1944, c'est la fin du régime de Vichy, deux mois après le débarquement en Normandie, et au moment du débarquement en Provence. Le régime s'effondre, et les Allemands embarquent avec eux tous les dignitaires de Vichy. Pétain se réfugie en Suisse, puis se rendra, le 27 avril 1945, en France pour être jugé. Pierre Laval s'enfuit en Espagne, d'où Franco le livrera à la France. En août 1944, dans tout le Grand Reich, il y avait 8 millions de travailleurs forcés, soit un cinquième de la totalité des actifs employés. 6 millions avaient été prélevés dans les pays occupés, et principalement en URSS (environ 3 millions), en Pologne (environ 2 millions) et en France (environ 1,2 millions). Il y avait aussi 2 millions de prisonniers de guerre travaillant le jour, et retournant dans les camps la nuit, et un volant de main-d'oeuvre venu des camps de concentration, représentant à peu près 500 000 personnes en permanence. Tous ces travailleurs forcés seront les acteurs bien involontaires du miracle économique allemand de l'après-guerre. L'Europe est ainsi devenue un énorme pays d'esclavage au service du « Reich ». | |
| | | Lossiel [Partie 1]
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| Sujet: Re: Le Régime de Vichy Ven 14 Juil - 20:24 | |
| II. L a nature du régime
Le régime de Vichy est « national en politique extérieure, hiérarchique en politique intérieure, coordonné et contrôlé en économie ».
1. L'État français : « Travail, Famille, Patrie » La devise de l'État Français n'est plus celle de la République. On a donc affaire à un régime sui generis, spécifique. – Le Chef du régime dispose de plus de pouvoirs que Louis XIV. Il est chef de l'exécutif, du législatif, et du judiciaire (tandis que les souverains absolus, en France, avaient besoin de réunir les États Généraux — ce qui a par ailleurs causé leur perte — pour certaines décisions fiscales, et n'étaient donc pas autonomes aux niveaux législatifs et judiciaires). C'est tout à fait atypique, à l'encontre d'une évolution républicaine commencée en 1870, voire en 1789. Autour de ce chef, il y a un véritable culte de la personnalité, un Culte du Maréchal (qui a d'ailleurs pour lui un Hymne du Maréchal, chanté le matin dans les écoles ; des portraits dans tous les lieux publics et dans beaucoup de devantures, etc). Pétain est surnommé le « druide », le « Guide », le « chêne »... Le régime a tous les attributs du totalitarisme. Et pourtant, il y a des nuances. – De plus, le régime est en apparence assez souverain : la Grande-Bretagne l'a reconnu jusqu'au 3 juillet 1940 (ce qui fait peu de temps, certes) ; un représentant de l'URSS se trouvait à Paris jusqu'à juin 1941 et l'opération Barbarossa ; un autre, des États-Unis d'Amérique, restera jusqu'en 1942 ; quant au Vatican, il aura des relations diplomatiques cordiales avec Vichy jusqu'à la fin. Mais sur quoi est souverain Vichy ? L'armistice prévoyait la coupure de la France en deux morceaux principaux, la Zone Occupée, et la Zone non-occupée (dite « nono ») jusqu'au 11 novembre 1942. La capitale officielle de la zone non-occupée est Vichy, mais la capitale officieuse, réelle, est Lyon. Pétain, en plus de ses gouvernements, a aussi son armée : l'armistice a autorisé la France à conserver 100 000 hommes (soit autant que ce que la France avait autorisé la Weimarer Republik à conserver après la Première Guerre mondiale...), ainsi que le contrôle de la flotte française (qui est toutefois désarmée et neutralisée). L'Empire colonial et ses troupes restent également soumis à l'autorité de Vichy, sauf bien évidemment ce qui va basculer en faveur de Charles de Gaulle. En Afrique du Nord se trouvent tout de même potentiellement 250 000 soldats. La zone non-occupée est une affaire en or pour l'Allemagne au niveau militaire : ils n'ont pas eu besoin de la conquérir, et vu sa géographie et ses montagnes, la partie aurait été loin d'être aisée. L'Alsace-Lorraine a été rattachée au Reich, et envahie de colons allemands venus des Pays Baltes, récemment soviétisés. Tous les départements du Nord ont été rattachés, quant à eux, au Haut-Commissariat du Reich en Belgique. Les Alsaciens et Lorrains vont se réfugier dans le Sud de la France, ou en Algérie. Vichy continue d'administrer toute la France, ce qui fait que les Allemands n'auront pas à mobiliser du personnel pour cela dans la zone occupée. On a installé à Paris un délégué général de Vichy, Fernand de Brinon, responsable, auprès de l'ambassadeur d'Allemagne à Paris, du bon fonctionnement de l'administration dans le pays.
2. La « Révolution Nationale » C'est ce qui figure dans le discours du 11 octobre de Pétain, qui annonce un « ordre nouveau ». C'est, au sens étymologique du terme, un régime réactionnaire, en réaction au passé. Il y a en fait 5 réactions : – Réaction contre le régime démocratique et parlementaire Dans un régime démocratique, chaque citoyen peut donner son avis au chef qui gouverne le pays. C'est ce qui avait commencé à être institué dès janvier 1970 avec Thiers. Pour Pétain, « le régime nouveau sera une hiérarchie sociale ». Vichy remonte là en arrière avant même l'époque des Lumières. Il est en contradiction avec les formes de démocraties grecques et romaines. C'est la négation même de la République, et donc la dictature. Aucune élection n'est organisée durant Vichy, l'autorité découle du chef, qui décide de tout. Pour s'aider, Pétain met en place en février 1941 un Conseil National de 192 membres, une sorte de Conseil du Roi. Les maires des communes sont de nouveau désormais nommés par le Conseil National. – Réaction contre le laxisme révolutionnaire Les valeurs de la République prennent leurs racines dans la Révolution française de 1789. Vichy change la devise et la remplace par « Travail — Famille — Patrie ». Les références sont totalement différentes. Vichy se construit sur des sources historiques différentes, comme par exemple la période gallo-romaine, lointaine et étonnante : les gaulois, ou supposés tels, avaient été battus par les armées de Jules César, et leur culture s'en ressent dans leur civilisation. C'était une période florissante en tous points : commerce, grandes villes, agriculture. C'est une période brillante, mais ambigue, puisqu'elle s'est faite sous la conduite, voire la férule, de l'occupant romain. Ainsi, la principale décoration de Vichy est la francisque gallique. Autre référence de Vichy, la France chrétienne, et les valeurs familiales et catholiques. En additionnant la France gallo-romaine et latine (évoluée en mussolinienne), chrétienne, ainsi que le Maréchal Pétain, appelé « le druite » ou « le chêne » (censé protéger les Français de leurs péchés), et puis Jeanne d'Arc, l'héroïne mythique, « inspirée par la voix de Dieu » et odieusement massacrée par les Anglais (quelle chance pour Vichy !), on voit apparaître un nouvel idéal, qui se substitue à l'idéal classique révolutionnaire républicain. – Réaction contre le syndicalisme En 1940, on dissout tous les partis politiques puis tous les syndicats. Il faut alors trouver un ersatz. Vichy remet en place la « société corporatiste » du Moyen-Âge. C'est un système organisé, où les différents acteurs sont regroupés par profession. Ça ne marchera pas beaucoup, sauf dans la corporation paysanne, où les rapports entre ouvriers et patrons étaient moins tranchés en France. Pour Pétain, c'est l'occasion de glorifier la paysannerie et de parler d'un « retour à la terre », ou encore de dire que « la terre, elle, ne ment pas ». Il remonte l'Histoire à contre-courant. C'est une idéologie totalement réactionnaire. La société corporatiste ne marche pas pour l'industrie, car les termes de l'occupation pour l'industrie sont tels que la France va vivre dans la pénurie pendant les 4 ans d'occupation : il faut livrer 48% de la production à l'Allemagne. C'est alors l'instauration des tickets de rationnement pour les Français, à partir de l'automne 1940. En moyenne par jour, on mangeait 1800 calories. Bien sûr, il y a du marché noir, et les agriculteurs vivent dans l'opulence. Les autres Français se serrent la ceinture. C'set très dur pour les pauvres, et très dur aussi dans les villes. À l'hiver 1940 – 1941, cela entraîne une chute de popularité pour le Maréchal. – Réaction contre le libéralisme Vichy va accuser le libéralisme d'être la cause des malheurs de la France, y compris de ceux causés par Vichy eux-mêmes. Vichy est un régime anti-libéral et maladroitement planificateur. Il organise surtout la pénurie. – Exaltation de la jeunesse et de la famille En 1938, on comptait plus de cercueils que de berceaux. Dans l'Histoire contemporaine, la France avait été le premier pays à restreindre volontairement les naissances. La France avait commencé la première révolution démographique et diminué le nombre de ses enfants. D'où les réformes sur le droit du sol et l'immigration, jugée comme favorable à l'époque par le gouvernement. Dès 1938, Daladier avait mis en place un Code de la Famille et quelques allocations familiales. Pétain reprend l'idée pour relancer la fécondité française. Il donne des primes à la naissance, comme Hitler l'avait fait ; il encourage la femme à rester au foyer, avec des allocations (suivant ainsi ici aussi l'idéologie allemande) ; il propose des allocations pour l'aide à la famille. Cela donne une aide à la famille très dynamique, qui sera reprise par la Résistance en 1945 et après. Et ça marche. À partir de 1942, la démographie française repart jusqu'au milieu des années 1960. Pourtant, en 1942, l'optimisme n'était pas vraiment de rigueur. Toutes les dictatures du vingtième siècle ont en commun la mainmise sur les enfants et la jeunesse. Vichy ne touchera pas aux enfants ni au début de l'adolescence, ne voulant pas se heurter aux Églises. Le régime de Pétain s'intéresse par contre aux adolescents à partir de 17 ans, et crée pour eux des camps de jeunesse, les « Camps du Maréchal ». On y fait des constructions rurales, sylvestres, sous la direction d'officiers (qui ont ainsi quelque chose à faire), on entraîne les jeunes à faire du sport (ce qui rappelle les sociétés de gymnastique mises en place par la Prusse après la Victoire de Napoléon). À partir de 1943, ces camps deviennent une pépinière pour la Résistance. Les « vieux travailleurs » intéressent aussi Vichy. Le Front Populaire avait promis une retraite de base pour tous ceux qui avaient 65 ans et plus et pas de subsistance organisée. C'était « l'allocation vieillesse », qui n'a pas été mise en place faute de temps et d'argent. Pétain la mettra en place, et ira même jusqu'à dire qu'il « tient les promesses des autres ».
3. Les 5 catégories d'adversaires – Les anciens chefs politiques Ce sont les boucs-émissaires. Pétain promet de les juger à sa prise de pouvoir. Les anciens leaders politiques capturés, au centre, à droite (comme Paul Reynault), des chefs du Front Populaire (Léon Blum, Édouard Daladier, Pierre Mendès-France), et quelques autres sont concernés. Vichy les garde de longs mois et organise en février 1942 le procès de Riom, une cour d'appel proche de Vichy, en Auvergne. C'est un procès selon les formes, en apparence du moins. Les accusés ont le droit de se défendre, mais ils peuvent le faire bien trop bien au goût de Vichy. Le procès dure quelques semaines, puis, brusquement, le 14 avril 1942, on remet tout le monde en prison, sans jugement. Certains sont envoyés en camps de concentration, mais aucun n'est exécuté. – Les juifs. Pas d'ambiguïté ici, c'est un adversaire déclaré pour Vichy. Le 3 octobre 1940, ils apprennent qu'un statut est prévu sur eux. Selon la terminologie officielle de l'époque, « est juif quiconque a 3 grands-parents de race juive, ou 2 grandsparents si le conjoint est également juif ». Cette mesure n'est pas demandée par l'Allemagne, c'est une initiative spontanée de Vichy. Les juifs étaient pourtant très largement assimilés dès avant 1789, et cela s'est encore affirmé après la Révolution. Le 3 octobre 1940, le statut des juifs nie la déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen. On expulse les juifs de la fonction publique, des professions médicales... En 1941, on crée le Commissariat aux questions juives, chargé de coordonner le « tri » entre les juifs qui peuvent rester en France et ceux qui seront livrés à l'Allemagne. Faisant du zèle, la France livrera même les enfants. Il y avait environ 300 000 juifs en France. 75 000 seront déportés, dont seulement 2 500 reviendront. – Les francs-maçons Persécutés par Vichy, cette société secrète se veut l'héritière de l'idéal des Lumières (hommes égaux, biens communs, fraternité). De surcroît, ils sont souvent de gauche (ils forment d'ailleurs le pilier central du Parti Radical). – Les communistes Au lendemain du pacte Ribbentrop-Molotov, la législation avait dissous le PCF. Ils dénoncent tout de suite le caractère réactionnaire de Vichy. C'est pour cela qu'ils seront persécutés (plus au Sud qu'au Nord, d'ailleurs, du moins au début, à cause du Pacte). – Les résistants Ils refusent d'accepter la défaite, s'opposent au nouveau régime. Charles de Gaulle en est le symbole. Jugé par coutumace le 24 août 1940, il est condamné à mort par Vichy en cour martiale. | |
| | | Lossiel [Partie 1]
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| Sujet: Re: Le Régime de Vichy Ven 14 Juil - 20:26 | |
| 4. Les soutiens du régime
Pour reprendre le titre d'un livre de Henry Amouroux, il n'y avait pas loin de « Quarante millions de pétainistes » à l'époque, du moins au début. Au début, en effet, la grande majorité des Français semble assez d'accord avec Vichy. Sous le choc de la défaite, il y a consensus quasi-global, d'autant plus que Vichy n'a pas de Bible, mais une idéologie diffuse, contrairement à Staline, Hitler ou Mussolini. De plus, Vichy n'hésite pas à faire diffuser la théorie du « glaive et du bouclier ». Dans la presse de Vichy, on va de façon subtile, discrète, insidieuse, faire circuler l'idée selon laquelle il y aurait connivence entre le vieux Maréchal et le général de Gaulle. Pétain protège la France qui a commis des erreurs. Charles de Gaulle, que l'on sait avoir été proche de Pétain, serait parti à Londres pour « préparer la Revanche ». C'est utopique, c'est faux, mais ça perturbe les Français. Pour de Gaulle, parlant de Pétain, « la vieillesse est un naufrage ». Tout cela désoriente les Français, qui, en gros, passivement, soutiennent le régime jusqu'à l'été 1944. C'est pour cela qu'au contraire Charles de Gaulle créera le mythe exaltant de la Résistance. Mais il y avait également un soutien actif de la part de 3 catégories de personnes : – l'ancienne droite parlementaire (qui avait perdu les élections en 1936, et qui pouvaient donc se venger de la gauche) ainsi que les conservateurs les plus endurcis ; – la hiérarchie catholique dans sa majorité : le Primat des Gaules, l'archevêque de Lyon, le Cardinal Gerlier, qui dira : « Pétain c'est la France, la France c'est Pétain ». À l'inverse, le Cardinal de Toulouse, le Carnial Saliège, malgré la menace de la Milice, dénonce la discrimination et la déportation des juifs. – les techniciens apolitiques, c'est à dire les hauts-fonctionnaires comme Papon (c'est pour eux un moyen de servir et de grimper dans la hiérarchie. Le zèle entraîne les promotions rapides), les syndicalistes reconvertis, les patrons. On trouve ça dans tous les systèmes totalitaires, et ce sont les plus dangereux.
5. La collaboration – L'attitude de Philippe Pétain On a cru pendant 20 ans que l'attitude de Pétain avait été presque essentiellement tactique. En fait, c'est un mélange de tactique et de résignation, de délectation dans le deuil et dans la défaite (ce qui est compréhensible psychologiquement dans le cas d'un vieillard catholique). En même temps, il y a une sorte de certaine joie à savourer une situation de défaite dont il n'est pas responsible. Dès août 1940, Pétain souhaitait s'intégrer dans le nouvel ensemble allemand, afin de sauver les meubles. En 1942, Philippe Pétain a failli démissionner, après l'invasion de la Zone Libre. Mais il n'a pas osé donner l'impression d'abandonner. De 1940 à 1943, il a eu des contacts avec les Alliés, et particulièrement avec les USA jusqu'en avril 1942, USA dont l'ambassadeur était en poste à Vichy. Cela donnait crédit à la thèse du « double jeu ». Il faut tout de même bien admettre que Pétain a signé tous les textes de Vichy, dont le statut des juifs en octobre 1940 et la condamnation à mort de de Gaulle en cour martiale en août 1940. Il a été sans le moindre doute un collaborateur de toute première importance. – Pierre Laval et les milieux parisiens Le 22 juin 1942, Pierre Laval a prononcé un discours qui le fera condamner à mort (et jamais grâcier) 2 ans plus tard. Il se suicidera dans sa cellule, puis sera ligoté à sa chaise et fusillé tout de même, bien que déjà mort. « Je souhaite la victoire de l'Allemagne, car sans elle le bolchevisme s'installera partout en Europe ». Il signe là sa condamnation à mort. La phrase avait beaucoup frappé en France. Il a scellé son action, de même que les milieux parisiens. Le Paris des années de guerre n'est pas celui d'une ville humiliée, écrasée par l'occupant. C'est la capitale intellectuelle de l'Europe, comme Berlin l'était sous Weimar. Paris est la vitrine intellectuelle du nouvel ordre européen. Et c'est aussi le « Disneyland » des vainqueurs : il y a toutes les facilités de la vie allemande, mais aussi artistique et culturelle. C'est la ville des plaisirs pour les Allemands mais aussi pour l'immense majorité de l'intelligentsia française. C'est la capitale de la collaboration, Vichy n'était qu'une sorte de centre administratif. Paris (libre sur les plans politiques, artistiques et culturels) est l'antithèse de Vichy (avec son vieux Maréchal, sa ville triste et ses ministres ultraconservateurs). Ce n'est pas un hasard. L'art n'est pas une compensation contre la dictature, contrairement aux États socialistes. C'était voulu par l'Allemagne, qui voulait faire de Paris un phare artistique, afin de montrer combien le nouvel ordre nazi assimilait les vaincus en leur faisant donner le meilleur d'eux-mêmes au niveau artistique. À ce projet va répondre la coopération de l'élite intellectuelle française. Celui qui mène le bal est l'ambassadeur d'Allemagne Otto Abetz (surnommé le « Roi Otto » pour ses entrées auprès d'Hitler, à qui il pouvait téléphoner directement). Il recevait à sa table le gratin de l'intelligentsia française, qui ne disait pas non. Le Palais Beauharnais était le centre de l'activité culturelle, à cause de la censure allemande. La censure était attentive, sélective, pas stupide ni aveugle. De 1940 à 1944, rien ne pouvait être écrit, composé, peint, joué ou filmé sans avoir obtenu l'agrément de la censure allemande. Or ces années sont d'une fabuleuse productivité pour la culture française. Suivant le voeu d'une politique conçue à Berlin, l'immense majorité des intellectuels rentre dans le jeu. Très peu ont résisté : les écrivains Jean Guéhenno et son Journal des années noires, et Vercors. Tous les autres qui comptent ont créé, joué, filmé... Il y a bien sûr eu des niveaux de collaborations. Certains intellectuels se sont déclarés ostensiblement favorables, comme deux grands noms de l'époque : Robert Brasillach et Pierre Drieu La Rochelle. Brasillach participera à « Je suis partout », périodique collaborateur et antisémite. Drieu La Rochelle, directeur de la NRF à l'époque et grand écrivain, s'engage lui aussi dès 1940 avec l'Allemagne pour le nazisme. Brasillach sera fusillé à la Libération, Drieu La Rochelle se suicidera. Il y avait également Louis-Ferdinant Céline, antisémite, violent, anarchique, mais qui se moquait de Pétain et ridiculisait Vichy. Vichy lui inspire d'ailleurs D'un Château l'autre. Il sera déchu de ses droits civiques et emprisonné. Jean Giraudoux sera ministre (chargé de la culture) de Vichy et familier de l'Allemagne. Il écrit Siegfried et le Limousin, puis devient plus réservé. Jean Cocteau est de toutes les réceptions de l'ambassade d'Allemagne au début, et continue d'écrire et de mettre en scène. En 1942, voyant les tensions, il s'éloigne de l'ordre parisien. André Gide, fin connaisseur des langues anglaise et allemande, participe aux réceptions pendant 2 ans. En 42, il part en Tunisie et évite la Libération de Paris en 44. De nombreux intellectuels sont restés jusqu'au bout, comme Henri de Montherlant (qui connaît son plus grand succès théatral avec La Reine morte durant cette période), Paul Claudel (devenu ambassadeur de France, il rédige une Ôde au Maréchal et connaît lui aussi son grand triomphe en 43 avec Le Soulier de satin ), Jean-Paul Sartre (officier français dans un camp de prisonniers, il faisait jouer du Goethe pour éduquer les troupes. Il sera libéré pour cela. En 1943, il va au ski à Megève avec Simone de Beauvoir. Il endossera les habits de la Résistance a posteriori), André Malraux, ou encore Aragon, qui continue à publier. Cela pose un problème. La situation est identique dans le cinéma : Les Visiteurs du soir , Les Enfants du Paradis ont tous obtenu le visa de la censure allemande. Au théâtre, Sacha Guitry faisait des tournées en Allemagne. Voir que tous ces artistes ont collaboré est un peu affligeant. L'attitude digne aurait été de ne pas publier et de ne pas se montrer en public pour ne pas cautionner un régime de persécution. À Paris fonctionnent de nouveau des partis dissous par Camille Chautemps : ainsi le Parti Populaire Français (PPF) de Jacques Doriot, ancien fondateur des jeunesses communistes. Ainsi le Rassemblement National Populaire (RNP) de Marcel Déat. Tous deux encouragent le nazisme et conseillent aux jeunes de s'engager dans la Wehrmacht. Il va de soi que toute la presse française va devoir s'aligner sur l'idéologie nazie. Il y a une sorte d'auto-censure. En 1944, par une ordonnnance, Charles de Gaulle dissoudra tous les journaux de l'époque, sauf le Figaro, qui avait cessé sa publication en 1943. De même pour la radio. Sur Radio Paris, Philippe Henriot commente les actualités à la façon allemande. Il sera assassiné en juillet 1944. Un slogan circulait : « Radio Paris ment, Radio Paris est allemand ». – Les organisations armées En octobre 1940, Philippe Pétain a éprouvé le besoin de créer une organisation (pas un parti) pour l'aider : la « légion française des combattants », qui devait contenir des anciens combattants de la guerre précédente, normalement. 1,2 millions de français y adhèreront de façon spontanée, pour « soutenir l'action du Maréchal ». Les plus dynamiques et les plus jeunes formeront en 1942 la Légion des Volontaires français (portant l'uniforme allemand). L'essentiel de la légion se dissout doucement. En février 1942, elle change de nom et devient le « Service d'ordre légionnaire ». C'est une organisation paramilitaire sous les ordres de Pétain et Darlan. On y trouve les plus fanatiques de l'ancienne légion. En janvier 1943, Laval propose la création de la Milice. Elle contiendra 30 000 personnes, dont 5 000 issues de la légion, et 25 000 nouveaux membres. Comment devient-on milicien ? Le film Lacombe Lucien de Louis Malle le montre. La Milice était en liaison directe avec les nazis, et était une organisation paramilitaire. Elle faisait le travail que ne faisaient ni la police ni l'armée, ni même la Gestapo en France (qui était constituée de 2 000 Allemands et 3 à 4 000 Français payés par le Reich). En somme, elle fait le sale boulot, arrête sans mandat la nuit, exécute sans jugement. Les miliciens sont efficaces à faire régner la terreur. On y trouve des fanatiques, des membres des anciennes Ligues, des gens qui relèvent du droit commun et des jeunes naïfs. C'est une collaboration meurtrière et scandaleuse.
Bilan
En France, en 4 ans, il y a eu 30 à 40 000 condamnations à mort. 200 000 Français ont été déportés, dont 75 000 juifs. Le reste était pour l'essentiel des résistants. Sont revenues 40 000 personnes, dont seulement 2 500 juifs (soit environ 3%...). Il y a eu 1,5 millions (dont 700 000 au titre du STO) de travailleurs français partis travailler en Allemagne, ce qui fait de la France le troisième pays derrière la Russie et la Pologne dans la main d'oeuvre forcée. | |
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