Les personnages-joueurs

Voici la liste des personnages-joueurs :
- Anne Feiersinger
- Arthur Légier
- Victor Lancel
- Lucien Cabane
- Gaston Dupuy
- Serguei ?

Chacun répondra en indiquant pourquoi il vient régulièrement dans le café (sans rien dévoilé de trop personnel).

La famille Légier

Depuis le départ du chef de famille, personne dans le quartier n'ignore la situation financière des Légier. C'est pourquoi, sur proposition des Alluard, Mme Légier et son fils partagent aujourd'hui un petit appartement exigu à l'étage de leur commerce. Bien qu'ils s'efforcent de sauvegarder les apparences, les habitués du café Drouot connaissent pour la plupart l'anecdote de leur déchéance et ne se privent pas d'y aller de leurs commentaires indiscrets. Une situation que les absences répétées de Mme Légier ne font rien pour arranger.

Arthur passe le plus clair de son temps, en dehors de ses heures de travail, à lire dans un coin du café. Plutôt réservé, il ne manque toutefois pas de saluer aimablement les personnes qui lui adressent la parole. Le garçon fait parti du décor, sans véritablement attirer l'attention sur lui, bien que la plupart des habitants du coin le connaissent à travers ces activités de livreur.

Victor Lancel

Victor va au café régulièrement car c'est sur le chemin de la librairie où il va chercher son journal.

Il en profite pour passer au café, boire une tasse ou un vin rouge selon l'heure de la journée.

Il y lit son journal en prenant des notes, en écoutant les gens parler et donner leurs avis sur les nouvelles alarmantes de la situation européenne. Il discute avec quelques personnes qu'il connaît assez bien sans trop donner son avis personnel.

Il aime également y écrire ses poèmes ou des brouillons pour son nouveau roman.

Gaston Dupuy

À la pointe Drouot.
À chaque fois que j'y met les pieds, je remonte quarante ans en arrière.

À cette époque d'insouciance, ce café s'appelait la brasserie Lafayette - je n'ai du reste jamais compris pourquoi, la rue Lafayette étant situé plus au nord - et était tenue par de proches amis à mes parents, les Lefebvre. De braves gens. Depuis combien de temps avaient-ils vendu cette affaire? j'ai beau chercher dans mes souvenirs, je ne me rappelle plus vraiment. Au moins vingt ans, oui. Cela devait remonter à l'époque où mon père partit dans un monde meilleur (en tout cas, c'est ce qu'affirmait le curé).

Ce n'est évidemment plus pareil aujourd'hui, c'est à peine si je serre la main à Alluard et à sa femme. Je suis devenu un inconnu, une figure que l'on reconnaît si l'on est habitué mais dont on ignore jusqu'au prénom.

Malgré tout, je passe mes rares temps libres dans ce lieu dont les murs, et même l'odeur, me restent familiers et me permettent de m'évader, de quitter mes tracas quotidiens. J'aime goûter ce mouvement de foule de gens inconnus, les heures d'affluence.

Toujours assis à la même place, près du percolateur, il n'est pas rare de me voir plongé dans mes réflexions en admirant le comptoir entièrement chromé que j'ai moi-même aidé à fabriquer dans ma jeunesse. Yves ne me dit-il pas, de temps en temps, en m'apportant mon verre de vin: "C'est du travail magnifique, ce zinc, n'est-ce pas?"
Ce qui ne manque jamais de faire dessiner un léger sourire étrange sur mon visage. "Ah, si vous saviez, Monsieur Yves..."

Lucien Cabane

La vie est difficile.
Comment ignorer ce qui se passe à l'extérieur, en France, à côté de moi?
Chacun essaye de faire comme si de rien était, mais on ne peut ignorer cette occupation, cette maltraitance psychologique, physique également.
On a peur de ce que peut faire l'allemand proche de nous, de ce que l'on peut dire à un inconnu, à notre voisin, à notre ami d'enfance.
Comment avoir encore confiance en quelqu'un?
Ma femme? Oui c'est la seule sur qui je peux me reposer. Mais il faut que je protège cet environnement, ma maison qui abrite ma femme et ses parents.

Je ne veux pas d'ennuie, ni pour ma famille, ni pour moi.
Je vais continuer à travailler, de toute manière que puis-je faire d'autre?
Je travaille dans une bijouterie. Il y a d'abord le magasin, tenu par Mr Imbert, une personne aimable, je peux même dire un ami.
Moi je suis dans la pièce d'à côté, je confectionne des bijoux, notamment des bagues, quelques colliers ou bracelets. Notre clientèle est malheureusement peu locale. Mais ai-je le choix? Après tout ce que l'on vend ne sert qu'à décorer son corps. Il n'y a rien de préjudiciable dans ce que je fais.

Je pars souvent tôt le matin de chez moi.
J'habite un peu loin, aux abords de la ville, à la limite de la campagne.
Je prends mon vélo et me dirige vers mon lieu de travail.
Le magasin ouvre à 9h00. J'arrive dans le quartier bien plus tôt.
C'est fait exprès. J'aime bien prendre un café avant de commencer la journée. Parfois, j'aime bien en prendre un autre pour clôturer ma journée de travail.
Ce café n'est guère loin de la bijouterie et il se nomme Drouot. Rien de bien original. Parfait pour une personne comme moi.
La clientèle est sympathique, ça me permet de me changer les idées, d'essayer de voir plus loin que la réalité fâcheuse.

Je ne me risque pas à de longues conversations. Je ne veux pas commettre d'impair, on pourrait mal interpréter mes dires, on pourrait me créer des soucis, on pourrait aller chercher ma femme.
Non, il vaut mieux écouter tranquillement ce qui se dit sans participer à ce qui pourrait me mener vers l'enfer. Après tout, je ne risque rien en restant dans mon coin à boire simplement mon café avant d'aller travailler.

Venant d'Allemagne, Anne est nouvelle en ville et quoi de plus pratique pour recueillir des informations, faire des connaissances et éventuellement trouver un emploi en ville qu'un café ?